implant cochléaire

Qu’est-ce qu’un implant cochléaire ?

Un implant cochléaire est un appareil ultra-miniaturisé qui permet d’améliorer l’audition (perception des sons de la parole et des bruits de l’environnement) des personnes souffrant d’une surdité sévère à profonde. Contrairement aux aides auditives, ce dispositif stimule directement la cochlée au moyen d’électrodes implantées chirurgicalement.

Anatomie de l’implant cochléaire

L’implant cochléaire est composé d’une partie interne et d’une partie externe. La partie interne est insérée sous la peau derrière l’oreille lors d’une chirurgie qui nécessite une anesthésie générale. La partie externe est constituée d’un processeur vocal qui est relié à l’antenne. L’antenne est munie d’un aimant qui permet de la maintenir vis-à-vis la partie interne, afin que le contact puisse s’établir entre les deux parties de l’implant. Le processeur vocal peut être un mini boîtier ou un contour d’oreille, fonctionnant avec ou sans télécommande.

Fonctionnement de l’implant cochléaire

  1. Le microphone capte les sons de l’environnement. Ensuite, les sons sont analysés par le processeur.
  2. Les sons codés sont transmis à la partie interne. Celle-ci les transforme en impulsions électriques.
  3. Les impulsions électriques sont dirigées vers les électrodes.
  4. Les électrodes stimulent le nerf auditif qui envoie l’information au cerveau.

Implant

Comment un implant cochléaire est-il installé ?

Il s’agit d’une intervention chirurgicale d’environ 2 heures qui requiert une très grande minutie : après avoir pratiqué une petite incision derrière l’oreille, le chirurgien perce un trou dans l’os pour rejoindre l’oreille moyenne, puis un minuscule trou de 1 mm dans la fenêtre ronde de la cochlée afin d’y insérer un porte-électrode. C’est une opération qui représente certains risques d’infection ou d’hémorragie, comme n’importe quelle intervention chirurgicale. À ces risques généraux s’ajoutent quelques risques plus spécifiques, comme celui de la paralysie du visage, puisque le nerf facial passe tout près de l’endroit où se fait l’intervention pour l’implant cochléaire. Il s’agit toutefois d’un risque extrêmement faible. La convalescence est d’une durée de 4 à 6 semaines.

L’activation et la programmation de l’implant

Une fois l’intervention chirurgicale terminée, il faut patienter quelques semaines avant de retrouver l’ouïe. L’implant cochléaire doit être activé et programmé pour que le patient puisse entendre à nouveau. Avant d’activer l’appareil, l’audiologiste doit augmenter graduellement le niveau de courant dans l’implant afin de permettre au patient de s’y adapter et de bien entendre par la suite à un volume adéquat. La programmation est d’une durée maximale de 10 jours. Aussi surprenant soit-il pour les patients qui l’expérimentent, les sons peuvent être entendus différemment à la suite de l’activation de l’implant. Il s’agit toutefois d’un processus normal. Au début, le patient peut entendre des « bips-bips », ou une voix qui sonne comme Mickey Mouse. D’autres entendent d’emblée une voix normale. Si les premiers résultats diffèrent autant d’une personne à l’autre, il en va de même pour les réactions émotives : certains rient, d’autres pleurent, chacun réagit à sa manière.

S’adapter à une nouvelle audition avec un implant cochléaire

Suite à l’activation et la programmation vient la période d’adaptation au cours de laquelle le cerveau apprend ou réapprend à décoder les nouveaux sons captés par l’implant cochléaire. En effet, les bruits peuvent sembler différents des sons entendus auparavant. Cela peut parfois créer une certaine confusion, comme penser qu’un avion passe dans le ciel alors qu’il ne s’agit que de la tondeuse du voisin.

Les séances de réadaptation intensives s’étalent en moyenne sur une période de 10 semaines, mais cette durée varie d’un patient à l’autre. Si certains n’ont pas besoin de plus de 6 semaines, d’autres vont au contraire avoir besoin de deux fois plus de temps, jusqu’à 12 semaines. Le résultat final varie également : certains réussissent à entendre parfaitement ce que dit une autre personne sans voir son visage, tandis que d’autres auront tout de même besoin d’utiliser la lecture labiale pour comprendre la parole.

Il est important de savoir que malgré la chirurgie, la personne conserve des problèmes d’audition. L’implant peut améliorer la perception des sons de la parole et de l’environnement, bien que certains sons très faibles demeurent inaudibles. Il permet d’entendre des sons faibles, mais l’analyse ne se fait pas comme une oreille normale. Il est donc plus difficile de comprendre la parole pour une personne qui a reçu un implant cochléaire que pour quelqu’un qui a une audition normale. La compréhension de la parole dans un environnement bruyant ne demeure pas optimale malgré le port d’un implant, et la perception de la musique peut être altérée.

Le 17 mai 1984, le docteur Pierre Ferron, oto-rhino-laryngologiste, effectuait la première chirurgie d’implantation cochléaire à l’Hôtel-Dieu de Québec (HDQ). À ce jour, plus de 2 000 implantations ont été effectuées, dont le plus jeune cas était âgé de 4 mois et le plus âgé de plus de 90 ans.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter un médecin ORL chez notre partenaire Polyclinique de l’Oreille.

Note : Le CHU de Québec-Université Laval est le seul centre hospitalier au Québec à effectuer les chirurgies pour l’implant cochléaire. 

Par Sarah-Ève Cataphard, audiologiste, Polyclinique de l’Oreille